MAROC : nouvelles perspectives de collaboration

Une mission de prospection pour USF a été réalisée au Maroc par l’auteur de cette note.  Elle a été effectuée du 2 au 10 mai en profitant d’un mariage familial franco-marocain, donc sur mon compte.

C’est l’université de Kénitra qui me semble prioritaire ici par la pertinence de ses demandes, la réactivité de sa chaine hiérarchique, et l’intérêt pour USF. Il semble par ailleurs que la signature de la convention ne poserait difficulté dans aucune des trois institutions visitées.

Kénitra : Université Ibn Tofaï

Cette université publique accueille 65.000 étudiants dans 11 facultés. Jean Ruffier intervient en tant que président d’USF pour voir quel type d’interventions pourrait convenir afin de renforcer l’activité de cette université remarquable par ailleurs. Nous avions envoyé une note pour cadrer le type d’interventions possibles, ainsi qu’une convention type. Notre contact était un professeur d’une des facultés dont la fonction est de former les enseignants dans pratiquement toutes les disciplines, y compris la religion islamique dont nous avons eu l’occasion de rencontrer une des professeurs. Un institut de recherches pédagogiques est joint à cette faculté, ce qui, à ce niveau est la preuve d’une ouverture et d’une volonté de progrès. La note de présentation d’USF a été donnée à la directrice des études qui l’a fait passer au directeur de la faculté, qui l’a fait remonter au vice-président à  qui la fait remonter au président de l’université. De ce fait, toutes ces personnes nous ont reçu et débattu avec nous de ce qu’USF pourrait leur apporter.

Nous avons dit que l’université est remarquable, notamment par une certaine autonomie, y compris financière, laissée à chaque faculté. De plus le nouveau président est très actif pour pousser à des actions transversales entre facultés. Le dossier de la coopération avec USF est donc à la fois dans l’école de formation de formateurs et dans la présidence de l’université. L’université à le souci de s’adapter aux transformations et des besoins du Maroc et de la société en général. Une nouvelle faculté devrait se spécialiser sur la digitalisation et l’IA. Il y a déjà un soutien à l’usage des instruments informatiques et des ressources web pour les étudiants et le personnel.

Pendant la discussion, les thèmes suivants ont été abordés :

  • Sur l’embauche d’enseignants marocains ou étrangers ayant fait une partie de leur carrière à l’étranger, le président fait part d’une nouvelle règle qui lui permet d’embaucher au niveau correspondant à l’ancienneté dans le métier, quel que soit le pays.
  • Sur les collaborations internationales, la difficulté est de maintenir la relation dans la durée, probablement faut-il mieux choisir ses partenaires et en cela l’intervention d’USF peut vraiment être un atout.

C’est notamment le cas dans l’échange d’étudiants avec des universités étrangères. L’Université verse une bourse de 700€/mois à chaque étudiant qu’elle souhaite voir complétée par l’université d’accueil.

L’université est en train de monter un programme de formation au travail de thèse et un appui USF peut s’inscrire dans cette démarche.

Elle a beaucoup travaillé sur ses liens avec le milieu économique, mais n’est pas satisfaite des résultats dans certaines disciplines. Là aussi, USF pourrait faire des propositions.

Il pourrait aussi y avoir du répondant sur ce qui concerne les relations avec des acteurs économiques ou universitaires chinois. Là, on peut imaginer un cycle de conférences.

Dans l’école de formation  des formateurs, c’est particulièrement sur les envois d’étudiants pour faire une partie de leurs cursus à l’étranger que doit être porté l’effort (recrutement des partenaires, montage et suivi des actions d’échanges). La création de masters est une forte orientation stratégique de l’école aujourd’hui

Rabat : Université privée : Hightech

Cette université travaillait sur les télécoms mais a basculé de plus en plus sur les datas, la cybersécurité (ils font un événement international sur le sujet) et l’IA, et propose aussi une composante management.

Leur premier besoin serait de trouver un professeur académique spécialiste de l’IA d’hier à aujourd’hui.

Le deuxième besoin exprimé est celui d’échanges d’étudiants avec la Chine. Je m’aperçois assez rapidement que leur connaissance de la Chine et des moyens de réussir une coopération durable avec cette dernière est assez limitée. Ils voudraient qu’on les aide à appréhender le marché chinois.

Fès – Faculté de sciences de l’université publique de Fès

Le passage par Fès, s’imposait pour un nouveau président. Cette faculté des sciences de Fès est le lieu d’une collaboration historique avec USF. Robert Laurini et Yves Pagnotte y ont travaillé depuis même avant la création d’USF. C’est semble-t-il les enseignants de Fès qui ont eu l’idée de l’association. Nous trouvons une faculté très ouverte sur la France avec des ERASMUS et une participation non négligeable à l’AUF. Nous avons rencontré le vice-doyen et un bon nombre d’enseignants, dont beaucoup se rappellent, voire maintiennent des relations suivies avec ces deux permanents d’USF. Nous avons pu assister à un symposium où des intervenants de France, Québec, Sénégal, et de nombreux doctorants locaux ont présentés des papiers solides devant une assemblée majoritairement composée d’étudiants en master dont le niveau des questions est le même que celui qu’on aurait en France.

Dans notre passage rapide, nous avons relevé que la faiblesse ici n’est pas dans le niveau académique, mais la distance au milieu économique marocain. Résultat : les meilleurs étudiants tendent à faire des stages en France et à y trouver des postes. Une analyse du type de celles proposées par USF pourrait aider cette faculté à contribuer davantage à la réussite du pays.

Jean Ruffier

Président de L'USF