Tribune libre : Rétablir un fonctionnement universitaire à Gaza
L’opération militaire d’Israël à Gaza déclenchée après l’attaque tragique du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la destruction totale des 15 établissements de Gaza et la paralysie des établissements de Cisjordanie par l’occupation des voies d’accès par les colons israéliens protégés par l’armée Israélienne.
Les chiffres exacts des victimes civiles à Gaza fait l’objet de discussions, mais toutes les parties s’accordent pour dire qu’il s’agit du plus grand nombre de victimes civiles quotidiennes jamais recensées dans les annales, l’une des guerres les plus meurtrières. Un grand nombre de responsables universitaires, professeurs, chercheurs, étudiants et étudiantes font partie des victimes.
Le monde entier presse le gouvernement d’Israël et les dirigeants du Hamas à un cessez- le-feu permettant d’ouvrir une voie diplomatique pour la fin de cette tragédie à Gaza et d’enfin trouver la voie de la paix dans la région en respectant les accords internationaux.
Comment soutenir Gaza dans ses efforts pour maintenir un système universitaire ouvert, dynamique et ouvrant des perspectives à sa population dans les conditions actuelles ?
Les universités palestiniennes de Cisjordanie se mobilisent pour accueillir les étudiants inscrits dans des universités détruites ou inaccessibles du fait du blocage de leur accès et l’Université Virtuelle de Gaza a réussi à redémarrer sa plateforme dans un pays tiers.
La solidarité des universitaires pour aider ces initiatives se développe progressivement dans le monde entier mais il reste actuellement difficile pour les institutions de l’enseignement supérieur de prendre une position avant la fin de l’action militaire à Gaza. Une coordination progressive de ces différentes initiatives se met en place et un effort de recrutement de scientifiques prêts à soutenir les efforts déployés pour maintenir l’accès aux connaissances scientifiques dans les territoires occupés Palestiniens est lancé.
Il est proposé Universitaires Sans Frontières de participer à cet effort en mobilisant son vivier d’intervenants potentiels pour que les personnes sensibilités à cette action fassent connaître leur intérêt pour la soutenir concrètement et par exemple pour :
- Participer à la codirection de travaux de recherche dans leur discipline (niveau Master ou Doctorat) à distance ou en présentiel quand c’est possible.
- Proposer aux étudiants ou collègues Palestiniens d’être associés à des équipes de recherche en tant qu’invités.
- Participer, en tant qu’invités, à des équipes de recherche en Palestine.
- Participer à des jurys de thèse (Master ou Doctorat) à distance ou en présentiel quand c’est possible.
- Fournir une aide pour les activités pédagogiques dans le cadre des plateformes d’université virtuelle : plusieurs universités se sont équipées de telle plateforme pour assurer la continuité des enseignements et évaluations. Les supports pédagogiques sont en anglais ou en arabe.
- Faciliter la mobilité des étudiants et des collègues Palestiniens pour des conférences, séminaires.
- Associer des étudiants ou collègues Palestiniens à des projets de recherche internationaux, européens en particulier.
- Faciliter l’accès des étudiants et collègues Palestiniens à des ressources bibliographiques dans différentes disciplines.
Il y a sans doute encore d’autres façons de participer à maintenir et développer les capacités d’accès à l’enseignement supérieur et la recherche en Palestine, le plus important est de disposer d’un vivier d’intervenants potentiels qui pourra être sollicité pour des actions concrètes.
Pour participer à ce vivier d’intervenants potentiels, merci de contacter le professeur Alain Mille, <alain.mille@univ-lyon1.fr>, animant un collectif d’universitaires à Lyon « Palestine Lyon Universités Solidaires » et membre d’Universitaires Sans Frontières.