Sur la formation de formateurs en smart cities

De nombreuses villes ou métropoles situées dans les pays développés et aussi en voie de développement se posent la question de leur modernisation. Le concept de « Smart City » a émergé depuis quelques années avec l’idée que l’informatique et l’intelligence artificielle pourraient être le soubassement de leur évolution. Dr Carlo Ratti du MIT affirme qu’une smart city est “technologique, interconnectée, propre, attrayante, réconfortante, efficace, ouverte, collaborative, créative, numérique et verte”. Mentionnons de suite que traduire « smart city » par » ville intelligente » est un peu un abus de langage. Quoiqu’il en soit, derrière cette question, se pose celles de la formation des personnes susceptibles de conduire à de tels changements. Une telle formation serait de niveau Master.

Comme une ville regroupe de nombreuses fonctions (logements, emplois, services, transports, éducation, etc.), une approche systémique sera la base de cette formation. En d’autres termes, les thématiques à enseigner doivent couvrir tous ces aspects avec leurs interrelations, loin du « génie urbain » classique. A titre d’exemple, la lutte contre la pollution implique des formations en transports, les aspects santé, les espaces verts, les aspects réglementaires, la police, etc. Parmi ces thématiques, on remarquera que la majorité reprend les 17 Objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 des Nations Unies. Parmi ces soubassements, on mentionnera les technologies informatiques comme l’intelligence artificielle, l’intelligence artificielle générative, les capteurs, l’Internet des objets et mobilier urbains, l’analyse de données, les bases de données, les systèmes d’information, l’extraction de connaissances, gestion intelligente des documents, jumeaux numériques de villes (City Digital Twins) sans oublier la souveraineté numérique de la ville.

Au-delà des thématiques de la formation en smart cities, il est important de former les formateurs. Dans ce but, des partenariats internationaux devraient voir le jour et de nombreuses thèses de doctorat devront être lancées immédiatement.

Robert Laurini

Rédacteur-en-chef Professeur émérite en informatique